
La commune de Chaudon-Norante appartient au canton de Riez (ancien canton de Barrême). Elle est limitrophe au nord-est de celle de Clumanc, au sud-est de celle de Saint-Jacques et au sud-ouest de l’enclave du Poil (commune de Senez). Elle est traversée par l’Asse dans sa partie sud, selon une trajectoire est-ouest. Chaudon-Norante résulte de la réunion de plusieurs communes anciennes et occupe un territoire au relief contrasté qui s’échelonne de 628 à près de 1600 m d’altitude (1612), soit une dénivelée de près de 1000 m. Aujourd’hui le centre s’est déplacé du village de Chaudon (situé à 1000 m et plus) à celui de Norante (environ 700m), en léger contre haut de l’Asse. Le territoire communal s’insère dans un contexte de moyenne montagne au relief marqué par une série de petits massifs autour de 1000 – 1300 m répartis sur l’ensemble de la zone : Pied Petit (1109 m), Pied Gros (1266 m) au centre, la Gardivoire (1319 m) à l’est, Le Ponchon (1058 m) à l’ouest La Gourrée (1286 m) au nord-ouest. Deux massifs plus importants marquent la limite nord de la commune : la Barre de Chaudon au nord-est (entre 1496 m au Rocher Lajas et 1571 m), prolongée au nord-ouest par la Montagne de Coupe qui atteint 1600 m d’altitude en limite communale. Seule l’étroite vallée bordant l’Asse reste largement inférieure à 1000 m d’altitude. Ce n’est qu’au niveau de Norante, légèrement en amont du village, que la commune dispose d’une frange exploitable de terres agricoles servant de prés de fauche et de vergers, coincés entre la route départementale et la voie ferrée du chemin de fer de Provence avec la ligne du train des Pignes.
Le Climat s’apparente au type de moyenne montagne méditerranéenne, ponctué par des étés chauds et secs jusqu’au 15 août qui détermine un changement climatique vers une intersaison plus humide (printemps et automne). Les hivers sont en général froids et secs. Le régime hydrique est de type orageux et les crues fréquentes par temps de pluie lesquelles historiquement, n’ont pas affecté les habitations du village de Norante, situé en contre haut du cours d’eau, et peu affecté les quartiers plus proches du lit. La situation géographique de Chaudon, éloigné du cours d’eau et bien plus élevé, la met naturellement à l’abri de toute crue de la rivière.
L’appréhension globale du territoire a perdu en lisibilité du fait de la reforestation artificielle ou naturelle, spontanée (voir la forêt domaniale des Trois Asses dans la partie centrale et occidentale de la commune, celle des Barres au sud ou encore celle du Cousson au nord-ouest). Dans le premier cas l’Etat, souvent seul à même de prendre en charge, de programmer, de planifier et de mettre en oeuvre les vastes opérations de reboisement, a commencé les campagnes dans le dernier tiers du 19e siècle par le biais de la Restauration des Terrains de Montagne (RTM) ; elles atteignirent un pic dans le premier tiers du siècle suivant et jusque dans les années 1950 où la Clappe fut une zone particulièrement active de la reforestation qui mobilisa toute une partie de la jeunesse locale sur la commune. Il faut voir dans cette politique volontariste une tactique pour atténuer les effets désastreux de la torrentialité sur le relief. On a par ailleurs trop tendance à minorer le reboisement spontané, dû au déclin irréversible des activités agricoles et à celui du surpâturage. Les pentes exposées à l’adret au nord-ouest de la commune, entre le Bau de Gilly et le Ponchon, servaient à la culture de la vigne : elles sont aujourd’hui investies par la forêt domaniale des Trois Asses. Le relief autrefois dénudé est quoiqu’il en soit recouvert aujourd’hui de végétation (pin, buis genets, taillis, bruyères) qui obstrue et finit par effacer une grande partie de l’ancien petit réseau viaire. Une portion non négligeable des bâtiments agricoles disséminés sur la commune, et aujourd’hui abandonnés, donc largement ruinés, ne sont plus discernables sans l’aide du cadastre.
Il convient de noter que la couverture arbustive n’est pas un phénomène récent, même si elle s’est accentuée au cours du 20e siècle suite à la déprise agricole. Car ce qui servait autrefois au pacage des bêtes (bruyères, pâtures) a investi les anciennes terres de cultures. C’est surtout la reforestation qui transforme l’appréhension d’ensemble du paysage. En 1839 le saltus (bois taillis et futaies, buissières, bruyères et pâtures, vagues) représentait 658,144 ha soit 72,44 % des terres de cultures et 56,9 % du territoire communal. Dans le saltus, ce qui se rapportait à la silva (bois taillis et futaies) atteignait à peine plus de 14 %. On peut avancer que la tendance s’est aujourd’hui inversée, alors que la forêt occupe près de la moitié du territoire e Chaudon-Norante (avec Bédejun), si ce n’est plus. L’ager (terres labourables, vergers, prés vergers, vignes) représentait quant à lui 240,573 ha soit 26,52 % des terres de cultures et 20,8 % du territoire communal (Bédejun exclu). Il s’est réduit comme peau de chagrin.
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