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Réseau viaire

Les trois villages (Chaudon, Norante et Bédejun, qui s’assimile plus historiquement à un gros hameau) sont tous trois situés le long d’un axe de circulation important. Norante est ainsi longé par la route nationale 85 menant de Digne à Nice. On ne peut en dire autant aujourd’hui de la route départementale 20 qui traverse la Clappe et Chaudon, mais il s’agit de l’ancienne voie impériale empruntée par Napoléon entre Barrême et Digne (l’empereur a dormi à la Clappe). Cette route a été restaurée et aménagée à la fin des années 1930, reliant Chaudon à Norante. A cette occasion plusieurs ponts ont été reconstruits ou agrandis (comme le pont ancien dédoublé franchissant le ravin du Pré Menu.

L’implantation du bâti sur la commune de Chaudon-Norante révèle un faible nombre de hameaux isolés : de vastes zones ne comportent pas ou très peu de constructions, très isolées. Dans ces conditions, le réseau viaire ancien était dès l’origine peu développé. Il a la plupart du temps disparu faute d’entretien et s’est progressivement perdu dans la végétation. Le chemin de terre reliant Chaudon aux quartiers de la Bourgea et des Isoards aujourd’hui entièrement ruinés correspond en réalité à une portion de l’ancienne voie impériale dont s’est dissociée la RD 20 lors de son aménagement. Ce choix signifie qu’à la fin des années 1930 ces hameaux étaient déjà abandonnés ou en phase de l’être. En outre l’omniprésence du relief, qui propose des pentes escarpées (jusqu’à 40 % pour grimper du quartier des Granges à Norante, au bord de l’Asse (environ 700m), à celui, également ruine, de « Champagnel » situé sur un plateau battu par les vents (1050m environ), explique l’extrême dispersion de l’habitat et son abandon qui entraîna rapidement dans la première moitié du 20e siècle une disparition de la circulation donc de l’entretien afférent. La Barre de Chaudon et la Montagne de la Clappe au nord de la commune sont ainsi des obstacles redoutables que très peu de passages franchissent, et qui ne peuvent être considérés comme de véritables voies de communication. Ils sont d’ailleurs tombés en désuétude.

On observe également des aménagements relevant du génie civil et mis en oeuvre par l’Etat pour contrer les ravages consécutifs à l’érosion et au ravinement dramatique des pentes. Il s’agit de barrages destinés à casser la force d’écoulement de l’eau lors de fortes pluies. Ces travaux accompagnent la politique de reforestation menée par la Restauration des Terrains de Montagne (RTM) entre 1890 et 1940 et concernent l’ensemble de la zone d’étude du Pays d’Asses-Verdon-Vaïre-Var.